Page 332 - Bulbul Hezar
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bassin. « Selon vous, ma belle, dit-il en s’adressant toujours à
             laprincesse, cette eau n’a pas de source, et elle ne vient d’aucun

             endroit aux environs par un conduit amené sous terre; au moins
             je comprends qu’elle est étrangère, de même que l’arbre qui
             chante.
             – Sire, reprit la princesse, la chose est comme Votre Majesté le
             dit, et pour marque que l’eau ne vient pas d’ailleurs, c’est que
             le bassin est d’une seule pièce, et qu’ainsi elle ne peut venir ni
             par les côtés ni par dessous. Et ce qui doit rendre l’eau plus

             admirable à Votre Majesté, c’est que je n’en ai jeté qu’un flacon
             dans le bassin, et qu’elle a foisonné comme elle le voit, par une
             propriété qui lui est particulière. » Le sultan enfin en
             s’éloignant du bassin: « En voilà, dit-il, assez pour la première
             fois, car je me promets bien de revenir souvent: menez-moi,
             que je voie l’oiseau qui parle. »
             En approchant du salon, le sultan aperçut sur les arbres un
             nombre prodigieux d’oiseaux qui remplissaient l’air chacun de
             son chant et de son ramage. Il demanda pourquoi ils étaient là

             assemblés plutôt que sur les autres arbres du jardin, où il n’en
             avait ni vu ni entendu chanter. « Sire, répondit la princesse,
             c’est qu’ils viennent tous des environs pour accompagner le
             chant de l’oiseau qui parle.Votre Majesté peut l’apercevoir ___



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