Page 84 - Bulbul Hezar
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ressentiment, si les remontrances du grand vizir n’eussent
encore été assez persuasives pour l’apaiser.
La sultane, enfin, accoucha une troisième fois, non pas d’un
prince, mais d’une princesse. l’innocente eut le même sort que
les princes ses frères. Les deux sœurs, qui avaient résolu de ne
pas mettre fin à leurs entreprises détestables qu’elles ne vissent
la sultane, leur cadette, au moins rejetée, chassée et humiliée,
lui firent le même traitement en l’exposant sur le canal. La
princesse fut secourue et arrachée à une mort certaine, par la
compassion et par la charité de l’intendant des jardins, comme
les deux princes ses frères, avec lesquels elle fut nourrie et
élevée.
À cette inhumanité les deux sœurs ajoutèrent le mensonge et
l’imposture, comme auparavant. Elles montrèrent un morceau
de bois, en assurant faussement que c’était une môle dont la
sultane était accouchée.
Le sultan Khosrouschah ne put se contenir quand il eut appris
ce nouvel accouchement extraordinaire. « Quoi! dit-il, cette
femme indigne de ma couche remplirait donc mon palais de
monstres si je la laissais vivre davantage! Non, cela n’arrivera
pas, ajouta-t-il; elle est un monstre elle-même, je veux en
purger le monde. » Il prononça cet arrêt de mort, et il
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