Page 270 - Bulbul Hezar
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en fera souvenir, au cas que vous ne vous en soyez pas souvenu
             auparavant. »

             La chose arriva comme le sultan l’avait prévue. Sans les trois
             boules d’or, les princes eussent encore oublié de parler à la
             princesse Parizade, leur sœur. Elles tombèrent du sein du prince
             Bahman, comme il eut ôté sa ceinture en se préparant à se
             mettre au lit. Aussitôt il alla trouver le prince Perviz, et ils
             allèrent ensemble à l’appartement de la princesse, qui n’était pas
             encore couchée; ils lui demandèrent pardon de ce qu’ils venaient

             l’importuner à une heure indue, et ils lui exposèrent le sujet
             avec toutes les circonstances de leur rencontre avec le sultan. La
             princesse Parizade fut alarmée de cette nouvelle. « Votre
             rencontre avec le sultan, dit-elle, vous est heureuse et
             honorable, et dans la suite elle peut l’être davantage, mais elle
             est fâcheuse et bien triste pour moi. C’est à ma considération,
             je le vois bien, que vous avez résisté à ce que le sultan
             souhaitait; je vous en suis infiniment obligée; je connais en cela
             que votre amitié correspond parfaitement à la mienne. Vous

             avez mieux aimé, pour ainsi dire, commettre une incivilité
             envers le sultan en lui faisant un refus honnête, à ce que vous
             avez cru, que de préjudicier à l’union fraternelle que nous nous
             sommes jurée, et vous avez bien jugé que, si vous aviez
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