Page 170 - Bulbul Hezar
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en tira une boule qu’il lui présenta, « Puisque je ne puis obtenir
             de vous, dit-il, que vous m’écoutiez et que vous profitiez de

             mes conseils, prenez cette boule, et quand vous serez à cheval,
             jetez-la devant vous et suivez-la jusqu’au pied d’une montagne
             où elle s’arrêtera: quand elle sera arrêtée, vous mettrez pied à
             terre et vous laisserez votre cheval la bride sur le cou, qui
             demeurera à la même place en attendant votre retour. En
             montant, vous verrez à droite et à gauche une grande quantité
             de grosses pierres noires, et vous entendrez une confusion de

             voix de tous côtés qui vous diront mille injures pour vous
             décourager et pour faire en sorte que vous ne montiez pas
             jusqu’au haut; mais gardez-vous bien de vous effrayer, et, sur
             toute chose, de tourner la tête pour regarder en arrière; en un
             instant vous seriez changé en une pierre noire, semblable à
             celles que vous verrez, lesquelles sont autant de seigneurs
             comme vous qui n’ont pas réussi dans leur entreprise, comme
             je vous le disais. Si vous évitez le grand danger que je ne vous
             dépeins que légèrement, afin que vous y fassiez bien réflexion,

             et que vous arriviez au haut de la montagne, vous y trouverez
             une cage, et dans la cage l’oiseau que vous cherchez. Comme il
             parle, vous lui demanderez où sont l’arbre qui chante et l’eau
             jaune, et il vous l’enseignera. Je n’ai rien à vous dire davantage.
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