Page 334 - Bulbul Hezar
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princesse, cette eau n’a pas de source, et elle ne vient d’aucun
             endroit aux environs par un conduit amené sous terre ; au

             moins je comprends qu’elle est étrangère, de même que l’arbre
             qui chante. « Sire, reprit la princesse, la chose est comme Votre
             Majesté le dit, et pour marque que l’eau ne vient pas d’ailleurs,
             c’est que le bassin est d’une seule pièce, et qu’ainsi elle ne peut
             venir ni par les côtés ni par dessous. Et ce qui doit rendre l’eau
             plus admirable à Votre Majesté, c’est que je n’en ai jeté qu’un
             flacon dans le bassin, et qu’elle a foisonné comme elle le voit,

             par une propriété qui lui est particulière. » Le sultan enfin en
             s’éloignant du bassin : « En voilà, dit-il, assez pour la première
             fois, car je me promets bien de revenir souvent : menez-moi,
             que je voie l’oiseau qui parle. »
             En approchant du salon, le sultan aperçut sur les arbres un
             nombre prodigieux d’oiseaux qui remplissaient l’air chacun de
             son chant et de son ramage. Il demanda pourquoi ils étaient là
             assemblés plutôt que sur les autres arbres du jardin, où il n’en
             avait ni vu ni entendu chanter. « Sire, répondit la princesse,

             c’est qu’ils viennent tous des environs pour accompagner le
             chant de l’oiseau qui parle.
             Votre Majesté peut l’apercevoir dans la cage qui est posée sur
             une des fenêtres du salon où elle va entrer, et si elle y fait
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