Page 332 - Bulbul Hezar
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je le suis, j’en aurais entendu parler. De quel nom l’appelez-
             vous ? » « Sire, répondit la princesse, cet arbre n’a pas d’autre

             nom que celui d’arbre qui chante, et il n’en croît pas dans le
             pays ; il serait trop long de raconter par quelle aventure il se
             trouve ici. C’est une histoire qui a rapport avec l’eau jaune et
             avec l’oiseau qui parle, qui nous est venu en même temps, et
             que Votre Majesté pourra voir après qu’elle aura vu l’eau jaune
             d’aussi près qu’elle le souhaite ; si elle l’a pour agréable, j’aurai
             l’honneur de la lui raconter quand elle se sera reposée et remise

             de la fatigue de la chasse, à laquelle elle en ajoute une nouvelle
             par la peine qu’elle se donne à la grande ardeur du soleil.
             « Ma belle, reprit le sultan, je ne m’aperçois pas de la peine que
             vous dites, tant elle est bien récompensée par les choses
             merveilleuses que vous me faites voir : dites plutôt que je ne
             songe pas à celle que je vous donne. Achevons donc et voyons
             l’eau jaune : je meurs déjà d’envie de voir et d’admirer l’oiseau
             qui parle. »
             Quand le sultan fut arrivé au jet d’eau jaune, il eut longtemps

             les yeux attachés sur la gerbe, qui ne cessait de faire un effet
             merveilleux, en s’élevant en l’air et en retombant dans le
             bassin. « Selon vous, ma belle, dit-il en s’adressant toujours à la





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