Page 132 - Bulbul Hezar
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temps que nous avons été éloignés de vous, un changement
             aussi grand et aussi peu attendu que celui que nous remarquons

             en vous vous soit arrivé pour rien. Vous voudrez bien que nous
             ne vous en tenions pas quitte pour une réponse qui ne nous
             satisfait pas. Ne nous cachez donc pas ce que c’est, à moins que
             vous ne vouliez nous faire croire que vous renoncez à l’amitié et
             à l’union ferme et constante qui ont subsisté entre nous
             jusqu’aujourd’hui, dès notre plus tendre jeunesse. »
             La princesse, qui était bien éloignée de rompre avec les princes

             ses frères, ne voulut pas les laisser dans cette pensée. « Quand
             je vous ai dit, reprit-elle, que ce qui me faisait de la peine
             n’était rien, je l’ai dit par rapport à vous, et non pas par
             rapport à moi, qui le trouve de quelque importance. Et puisque
             vous me pressez par le droit de notre amitié et de notre union,
             qui me sont si chères, je vais vous dire ce que c’est. Vous avez
             cru, et je l’ai cru comme vous, continua-t-elle, que cette
             maison, que feu notre père nous a fait bâtir, était complète en
             toute manière, et que rien n’y manquait. Aujourd’hui,

             cependant, j’ai appris qu’il y manque trois choses, qui la
             mettraient hors de comparaison d’avec toutes les maisons de
             campagne qui sont au monde. Ces trois choses sont l’oiseau qui
             parle, l’arbre qui chante et l’eau jaune de couleur d’or. »



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