Page 136 - Bulbul Hezar
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entreprendre pour faire cette conquête, comme vous l’appelez.
             L’importance et la singularité dont il s’agit méritent bien ce

             nom. Je me charge de la faire; dites-moi seulement le chemin
             que je dois tenir et le lieu, je ne différerai pas le voyage plus
             longtemps que jusqu’à demain.
             – Mon frère, reprit le prince Perviz, il ne convient pas que vous
             vous absentiez de la maison pour un si long temps, vous qui en
             êtes le chef et l’appui, et je prie ma sœur de se joindre à moi
             pour vous obliger à abandonner votre dessein, et à trouver bon

             que je fasse le voyage. Je ne m’en acquitterai pas moins bien que
             vous, et la chose sera plus dans l’ordre. – Mon frère, repartit le
             prince Bahman, je suis bien persuadé de votre bonne volonté, et
             que vous ne vous acquitteriez pas du voyage moins bien que
             moi; mais c’est une chose résolue, je le veux faire, et je le ferai.
             Vous resterez avec notre sœur, qu’il n’est pas besoin que je vous
             recommande. » Il passa le reste de la journée à pourvoir aux
             préparatifs du voyage, et à se faire bien instruire par la princesse
             des enseignes que la dévote lui avait données, pour ne pas

             s’écarter du chemin.
             Le lendemain, de grand matin, le prince Bahman monta à
             cheval, et le prince Perviz et la princesse Parizade, qui avaient
             voulu le voir partir, l’embrassèrent et lui souhaitèrent un
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