Page 100 - Bulbul Hezar
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les devançait à la course.
L’intendant des jardins, qui était au comble de la joie de voir ses
nourrissons si accomplis dans toutes les perfections du corps et
de l’esprit, et qu’ils avaient correspondu aux dépenses qu’il
avait faites pour leur éducation beaucoup au-delà de ce qu’il
s’en était promis, en fit une autre plus considérable à leur
considération. Jusqu’alors, content du logement qu’il avait dans
l’enceinte du jardin du palais, il avait vécu sans maison de
campagne. Il en acheta une à peu de distance de la ville, qui
avait de grandes dépendances en terres labourables, en prairies
et en bois, et comme la maison ne lui parut pas assez belle ni
assez commode, il la fit mettre bas et il n’épargna rien pour la
rendre la plus magnifique des environs; il y allait tous les jours
pour faire hâter par sa présence le grand nombre d’ouvriers
qu’il y mit en œuvre, et dès qu’il y eut un appartement achevé
propre à le recevoir, il y alla passer plusieurs jours de suite
autant que les fonctions et le devoir de sa charge le lui
permettaient. Par son assiduité enfin, la maison fut achevée, et
pendant qu’on la meublait, avec la même diligence, de meubles
les plus riches et qui correspondaient avec la magnificence de
l’édifice, il fit travailler au jardin sur le dessin qu’il avait tracé
lui-même et à la manière qui était ordinaire en Perse parmi les
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