Page 102 - Bulbul Hezar
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grands seigneurs. Il y ajouta un parc d’une vaste étendue, qu’il
             fit enclore de bonnes murailles et remplir de toutes sortes de

             bêtes fauves, afin que les princes et la princesse y prissent le
             divertissement de la chasse quand il leur plairait.
             Quand la maison de campagne fut entièrement achevée et en
             état d’être habitée, l’intendant, des jardins alla se jeter aux
             pieds du sultan, et après avoir représenté combien il y avait
             longtemps qu’il était dans le service, et les infirmités de la
             vieillesse où il se trouvait, il le supplia d’avoir pour agréable la

             démission de sa charge, qu’il faisait entre les mains de Sa
             Majesté, et qu’il se retirât. Le sultan lui accorda cette grâce
             avec d’autant plus de plaisir qu’il était très-satisfait de ses longs
             services, tant sous le règne du sultan son père que depuis qu’il
             était monté lui-même sur le trône, et en la lui accordant, il
             demanda ce qu’il pouvait faire pour le récompenser. « Sire,
             répondit l’intendant des jardins, je suis comblé des bienfaits de
             Votre Majesté et de ceux du sultan son père, d’heureuse
             mémoire, à un point qu’il ne me reste plus à désirer que de

             mourir dans l’honneur de ses bonnes grâces. » Il prit congé du
             sultan Khosrouschah, après quoi il passa à la maison de
             campagne qu’il venait de faire bâtir, avec les deux princes
             Bahman et Perviz et la princesse Parizade; pour ce qui est de sa



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