Page 66 - Bulbul Hezar
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penser. Le sultan leur tint sa promesse, et dans un entretien
avec la sultane, il lui dit qu’il lui paraissait que ses sœurs
seraient plus propres à la secourir dans ses couches que toute
autre sage-femme étrangère, mais qu’il ne voulait pas les
nommer sans avoir auparavant son consentement. La sultane,
sensible à la déférence dont le sultan lui donnait une marque si
obligeante, lui dit. « Sire, j’étais disposée à ne faire que ce que
Votre Majesté me commandera; mais puisqu’elle a eu la bonté
de jeter les yeux sur mes sœurs, je la remercie de la
considération qu’elle a pour l’amour de moi, et je ne
dissimulerai pas que je les recevrai de sa part avec plus de plaisir
que des étrangères. »
Le sultan Khosrouschah nomma donc les deux sœurs de la
sultane pour lui servir de sages-femmes, et dès lors l’une et
l’autre passèrent au palais, avec une grande joie d’avoir trouvé
l’occasion telle qu’elles pouvaient la souhaiter d’exécuter la
méchanceté détestable qu’elles avaient méditée contre la
sultane leur sœur.
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