Page 64 - Bulbul Hezar
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le sultan en témoigna une grande joie, et cette joie, après s’être
             communiquée dans le palais et à la cour, se répandit encore

             dans tous les quartiers de la capitale de Perse. Les deux sœurs
             vinrent lui en faire leurs compliments, et dès lors, en la
             prévenant sur la sage-femme dont elle aurait besoin pour
             l’assister dans ses couches, elles la prièrent de n’en pas choisir
             d’autres qu’elles.
             La sultane leur dit obligeamment. « Mes sœurs, je ne
             demanderais pas mieux, comme vous pouvez le croire, si le

             choix dépendait de moi absolument; je vous suis cependant
             infiniment obligée de votre bonne volonté. Je ne puis me
             dispenser de me soumettre à ce que le sultan en ordonnera. Ne
             laissez pas néanmoins de faire en sorte, chacune, que vos maris
             emploient leurs amis pour faire demander cette grâce au sultan,
             et si le sultan m’en parle, soyez persuadées que non-seulement
             je lui marquerai le plaisir qu’il m’aura fait, mais même que je le
             remercierai du choix qu’il aura fait de vous. »
             Les deux maris, chacun de son côté, sollicitèrent les courtisans

             leurs protecteurs, et les supplièrent de leur faire la grâce
             d’employer leur crédit pour procurer à leurs femmes l’honneur
             auquel elles aspiraient, et ces protecteurs agirent si
             puissamment et si efficacement que le sultan leur promit d’y
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