Page 326 - Bulbul Hezar
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de ceux qu’il eût jamais entendus, s’arrêta et chercha des yeux
             et montrez-moi le chemin. »

             La princesse, en laissant le salon à part, mena le sultan
             d’appartement en appartement, et le sultan, après avoir
             considéré chaque pièce avec attention, et les avoir admirées par
             leurs diversités : « Ma belle, dit-il à la princesse Parizade,
             appelez-vous ceci une maison de campagne ? Les villes les plus
             belles et les plus grandes seraient bientôt désertes si toutes les
             maisons de campagne ressemblaient à la vôtre. Je ne m’étonne

             plus que vous vous y plaisiez si fort et que vous méprisiez la
             ville. Faites-moi voir aussi le jardin, je m’attends bien qu’il
             correspond à la maison. »
             La princesse ouvrit une porte qui donnait sur le jardin, et ce qui
             frappa d’abord les yeux du sultan fut la gerbe d’eau jaune
             couleur d’or. Surpris par un spectacle si nouveau pour lui, et
             après l’avoir regardé un moment avec admiration : « D’où vient
             cette eau merveilleuse, dit-il, qui fait tant de plaisir à voir ? où
             en est la source, et par quel art en a-t-on fait un jet si

             extraordinaire et auquel je ne crois pas qu’il y ait rien de pareil
             au monde ? Je veux voir cette merveille de près. » Et en disant
             ces paroles, il avança. La princesse continua de le conduire, et
             elle le mena vers l’endroit où l’arbre harmonieux était planté._



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