Page 268 - Bulbul Hezar
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e sultan Khosrouschah enfin sentit une inclination si
             forte pour les deux princes, qu’il les invita à venir le voir et à le
             suivre sur l’heure. « Sire, reprit le prince Bahman, Votre
             Majesté nous fait un honneur que nous ne méritons pas, et nous
             la supplions de vouloir bien nous en dispenser. »
             Le sultan, qui ne comprenait pas quelle raison les princes

             pouvaient avoir pour ne pas accepter la marque de
             considération qu’il leur témoignait, la leur demanda, et les
             pressa de l’en éclaircir. « Sire, dit le prince Bahman, nous avons
             une sœur, notre cadette, avec laquelle nous vivons dans une
             union si grande, que nous n’entreprenons ni ne faisons rien
             qu’auparavant nous n’ayons pris son avis, de même que, de son
             côté, elle ne fait rien qu’elle ne nous ait demandé le nôtre. – Je
             loue fort votre union fraternelle, reprit le sultan ; consultez
             donc votre sœur, et demain, en revenant chasser avec moi, vous

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