Page 216 - Bulbul Hezar
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mon dessein ! le cœur me dit que l’adresse me réussira, et je
suis résolue de m’en servir. Ainsi, il ne me reste plus que
d’apprendre de vous quel chemin je dois prendre ; c’est la
grâce que je vous conjure de ne me pas refuser. » Le derviche
l’exhorta pour la dernière fois à se bien consulter, et comme il
vit qu’elle était inébranlable dans sa résolution, il tira une
boule, et en la lui présentant : « Prenez cette boule, dit-il,
remontez à cheval, et quand vous l’aurez jetée devant vous,
suivez-la par tous les détours que vous lui verrez faire en
roulant jusqu’à la montagne où est ce que vous cherchez et où
elle s’arrêtera. Quand elle sera arrêtée, arrêtez-vous aussi,
mettez pied à terre et montez. Allez, vous savez le reste,
n’oubliez pas d’en profiter. » _
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