Page 120 - Bulbul Hezar
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qu’elle le remplit d’abord, et s’élève dans le milieu en gerbe qui ne
             cesse jamais de s’élever et de retomber dans le bassin, sans que le

             bassin déborde. – Ah! ma bonne mère, s’écria la princesse, que je
             vous ai d’obligation de la connaissance que vous me donnez de ces
             choses! Elles sont surprenantes,et je n’avais pas entendu dire qu’il y
             eût rien au monde de si curieux et d’aussi admirable; mais comme
             je suis bien persuadée que vous n’ignorez pas le lieu où elles se
             trouvent,j’attendsquevousme fassiez la grâcede me l’enseigner.»
             Pour donner la satisfaction à la princesse,la bonne dévote lui dit: «

             Madame, je me rendrais indigne de l’hospitalité que vous venez
             d’exercer envers moi avec tant de bonté, si je refusais de satisfaire
             votre curiosité sur ce que vous souhaitez d’apprendre. J’ai donc
             l’honneur de vous dire que les trois choses dont je viens de vous
             parler se trouvent dans un même lieu, aux confins de ce royaume,
             du côté des Indes. Le chemin qui y conduit passe devant votre
             maison; celui que vous y enverrez de votre part n’a qu’à le suivre
             pendant vingt jours, et le vingtième jour, qu’il demande où sont
             l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante et l’eau jaune: le premier

             auquel il s’adressera le lui enseignera.» En achevant ces paroles,elle
             se leva, et après avoir pris congé, elle se retira et poursuivit son
             chemin.





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