Page 348 - Bulbul Hezar
P. 348

vous ai faite et vous en faire la réparation que je vous dois. Je
             l’ai déjà commencée par la punition de celles qui m’avaient

             séduit par une imposture abominable, et j’espère que vous la
             regarderez comme entière quand je vous aurai fait présent de
             deux princes accomplis et d’une princesse aimable et toute
             charmante, vos enfants et les miens. Venez, et reprenez le rang
             qui vous appartient avec tous les honneurs qui vous sont dus. »
             Cette réparation se fit devant une multitude de peuple
             innombrable qui était accourue en foule de toutes parts dès la

             première nouvelle de ce qui se passait, laquelle fut répandue
             dans toute la ville en peu de moments.
             Le lendemain de grand matin, le sultan et la sultane, laquelle
             avait changé l’habit d’humiliation et d’affliction, qu’elle portait
             le jour de devant, en un habit magnifique, tel qu’il lui
             convenait, suivis de toute leur cour, qui en avait eu l’ordre, se
             transportèrent à la maison des deux princes et de la princesse.
             Ils arrivèrent, et dès qu’ils eurent mis pied à terre, le sultan
             présenta à la sultane les princes Bahman et Perviz et la

             princesse Parizade, et lui dit: « Madame, voilà les deux princes
             vos fils, et voici la princesse votre fille; embrassez-les avec la
             même tendresse que je les ai déjà embrassés, ils sont dignes de
             moi et dignes de vous. » Les larmes furent répandues en
             ______

                                                     348
   343   344   345   346   347   348   349   350   351   352   353