Page 50 - Bulbul Hezar
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vous étiez de si bonne humeur? Ne dissimulez pas, je veux les
savoir. »
Comme la pudeur et la crainte d’avoir offensé le sultan par leur
entretien leur faisaient garder le silence, le sultan, qui s’en aperçut,
leur dit pour les rassurer. « Ne craignez rien, je ne vous ai pas fait
venir pour vous faire de la peine, et comme je vois que la demande
que je vous ai faite vous en fait, contre mon intention, et que je sais
quel est chacune votre souhait, je veux bien la faire cesser. Vous,
ajouta-t-il, qui souhaitez de m’avoir pour époux, vous serez
satisfaite aujourd’hui; et vous, continua-t-il en s’adressant de
même à la première et à la seconde sœur, je fais aussi votre
mariage avec le boulanger de ma bouche et avec le chef de ma
cuisine. »
Dès que le sultan eut déclaré sa volonté, la cadette, en donnant
l’exemple à ses aînées, se jeta aux pieds du sultan pour lui marquer
sa reconnaissance. « Sire, dit-elle, mon souhait, puisqu’il est connu
de Votre Majesté, n’a été que par manière d’entretien et de
divertissement. Je ne suis pas digne de l’honneur qu’elle me fait, et
je lui demande pardon de ma hardiesse. » Les deux sœurs aînées
voulurent s’excuser de même; mais le sultan, en les interrompant.
« Non, non, dit-il, il n’en sera pas autre chose. le souhait de
chacune sera accompli. »
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