Page 48 - Bulbul Hezar
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bien le vôtre.»
La sœur cadette, qui était d’une très-grande beauté et qui avait
beaucoup plus d’agréments et plus d’esprit que ses aînées, parla à
son tour. « Pour moi, mes sœurs, dit-elle, je ne borne pas mes
désirs à si peu de chose, je prends un vol plus haut, et puisqu’il
s’agit de souhaiter, je souhaiterais d’être épouse du sultan. Je lui
donnerais un prince dont les cheveux seraient d’or d’un côté et
d’argent de l’autre; quand il pleurerait, les larmes qui lui
tomberaient des yeux seraient des perles, et autant de fois qu’il
sourirait, ses lèvres vermeilles paraîtraient un bouton de rose
quand il éclôt. »
Les souhaits des trois sœurs, et particulièrement celui de la
cadette, parurent si singuliers au sultan Khosrouschah, qu’il
résolut de les contenter, et sans rien communiquer de ce dessein à
son grand vizir, il le chargea de bien remarquer la maison pour
venir les prendre le lendemain, et de les lui amener toutes trois.
Le grand vizir, en exécutant l’ordre du sultan le lendemain, ne
donna aux trois sœurs que le temps de s’habiller promptement
pour paraître en sa présence, sans leur dire autre chose, sinon que
Sa Majesté voulait les voir. Il les amena au palais, et quand il les eut
présentées au sultan, le sultan leur demanda. « Dites-moi, vous
souvenez-vous des souhaits que vous faisiez hier au soir, que __
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