Page 258 - Bulbul Hezar
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bien montés et habillés aussi proprement que s’ils eussent été
             de sa cour, eut la curiosité de les voir au visage : il s’arrêta et il

             leur commanda de se lever.
             Les princes se levèrent et ils demeurèrent debout devant leur
             sultan avec un air libre et dégagé, accompagné néanmoins d’une
             contenance modeste et respectueuse. Le sultan les considéra
             quelque temps depuis la tête jusqu’aux pieds sans parler, et
             après avoir admiré leur bon air et leur bonne mine, il leur
             demanda qui ils étaient et où ils demeuraient.

             Le prince Bahman prit la parole. « Sire, dit-il, nous sommes fils
             de l’intendant des jardins de Votre Majesté, le dernier mort, et
             nous demeurons dans une maison qu’il fit bâtir peu de temps
             avant sa mort, afin que nous y demeurassions en attendant que
             nous fussions en âge de servir Votre Majesté, et de lui aller
             demander de l’emploi quand l’occasion se présenterait.
             – À ce que je vois, reprit le sultan, vous aimez la chasse ? – Sire,
             repartit le prince Bahman, c’est notre exercice le plus
             ordinaire, qu’aucun des sujets de Votre Majesté qui se destine à

             porter les armes dans ses armées ne néglige, en se conformant à
             l’ancienne coutume de ce royaume. » Le sultan, charmé d’une
             réponse si sage, leur dit : « Puisque cela est, je serai bien aise de
             vous voir chasser. Venez, et choisissez telle chasse qu’il vous
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