Page 174 - Bulbul Hezar
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les pierres noires, il commença à monter, et il n’eut pas fait
             quatre pas que les voix dont le derviche lui avait parlé se firent

             entendre sans qu’il vît personne. Les unes disaient: « Où va cet
             étourdi? Où va-t-il? Que veut-il? Ne le laissez pas passer. »
             D’autres: « Arrêtez-le, prenez-le, tuez-le. » D’autres criaient
             d’une voix de tonnerre: « Au voleur, à l’assassin, au meurtre! »
             D’autres au contraire criaient d’un ton railleur: « Non, ne lui
             faites pas de mal, laissez passer le beau mignon; vraiment c’est
             pour lui qu’on garde la cage et l’oiseau! »

             Nonobstant ces voix importunes, le prince Bahman monta
             quelque temps avec constance et avec fermeté, en s’animant
             lui-même; mais les voix redoublèrent avec un tintamarre si
             grand, et si près de lui, tant en avant qu’en arrière, que la
             frayeur le saisit. Les pieds et les jambes commencèrent à lui
             trembler, il chancela; et bientôt, comme il se fut aperçu que les
             forces commençaient à lui manquer, il oublia l’avis du derviche:
             il se tourna pour se sauver en descendant; et dans le moment, il
             fut changé en une pierre noire: métamorphose qui était arrivée

             à tant d’autres avant lui, pour avoir tenté la même entreprise;
             et la même chose arriva à son cheval.







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