Page 148 - Bulbul Hezar
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l se mit dans le chemin, et, sans s’en écarter ni à droite
             ni à gauche, il continua en traversant la Perse, et, le vingtième
             jour de sa marche, il aperçut, sur le bord du chemin, un
             vieillard hideux à voir, lequel était assis sous un arbre, à quelque
             distance d’une chaumière qui lui servait de retraite contre les
             injures du temps.

             Les sourcils blancs comme la neige, de même que les cheveux,
             la moustache et la barbe, lui venaient jusqu’au bout du nez; la
             moustache lui couvrait la bouche, et la barbe avec les cheveux
             lui tombaient presque jusqu’aux pieds. Il avait les ongles des
             mains et des pieds d’une longueur excessive, avec une espèce de
             chapeau plat et fort large, qui lui couvrait la tête, en forme de
             parasol; et, pour tout habit, une natte dans laquelle il était
             enveloppé.
             Ce bon vieillard était un derviche qui s’était retiré du monde, il




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