Page 166 - La Princess Belle Étoile et le Prince Chérie
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Mais il était bien juste que la vieille princesse,
qui vivait dans la solitude depuis tant d'années,
la quittât pour partager l'allégresse publique.
Cette même petite fée, qui était venue dîner
chez elle et qu'elle reçut si bien, y entra tout
d'un coup, pour lui raconter ce qui se passait à
la cour.
«Allons-y, continua-t-elle, je vous apprendrai
pendant le chemin les soins que j'ai pris de
votre famille.»
La princesse reconnaissante monta dans son
chariot; il était brillant d'or et d'azur, précédé
par des instruments de guerre, et suivi de six
cents gardes du corps, qui paraissaient de
grands seigneurs. Elle raconta à la princesse
toute l'histoire de ses petits-fils, et lui dit
qu'elle ne les avait point abandonnés; que sous
la forme d'une sirène, sous celle d'une
tourterelle, enfin, de mille manières, elle les
avait protégés.
«Vous voyez, ajouta la fée, qu'un bienfait n'est
jamais perdu.»
La bonne princesse voulait à tous moments
baiser ses mains pour lui marquer sa
reconnaissance; elle ne trouvait point de
termes qui ne fussent au-dessous de sa joie.
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