Page 164 - La Princess Belle Étoile et le Prince Chérie
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se levèrent à la fin de leur histoire; ils vinrent
se jeter aux pieds du roi, ils embrassaient ses
genoux, ils baisaient ses mains; il leur tendait
les bras, il les serrait contre son coeur; l'on
n'entendait que des soupirs, hélas! des cris de
joie. Le roi se leva, et voyant la reine sa femme
qui demeurait toujours craintive proche de la
muraille, d'un air humilié, il alla à elle, et lui
faisant mille caresses, il lui présenta lui-même
un fauteuil auprès du sien, et l'obligea de s'y
asseoir.
Ses enfants lui baisèrent mille fois les pieds et
les mains; jamais spectacle n'a été plus tendre
ni plus touchant: chacun pleurait en son
particulier, et levait les mains et les yeux au
ciel, pour lui rendre grâce d'avoir permis que
des choses si importantes et si obscures
fussent connues. Le roi remercia la princesse
qui avait eu le dessein de l'épouser, il lui laissa
une grande quantité de pierreries. Mais à
l'égard de la reine-mère, de l'amirale et de
Feintise, que n'aurait-il pas fait contre elles, s'il
n'avait écouté que son ressentiment? Le
tonnerre de sa colère commençait à gronder,
lorsque la généreuse reine, ses enfants et
Chéri le conjurèrent de s'apaiser, et de vouloir
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