Page 20 - La Bella e la Bestia
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Elle eut d’abord beaucoup de peine, car elle
n’était pas accoutumée à travailler comme une
servante; mais, au bout de deux mois, elle devint
plus forte, et la fatigue lui donna une santé
parfaite. Quand elle avait fait son ouvrage, elle
lisait, elle jouait du clavecin, ou bien elle chantait
en filant. Ses deux sœurs, au contraire,
s’ennuyaient à la mort; elles se levaient à dix
heures du matin, se promenaient toute la
journée, et s’amusaient à regretter leurs beaux
habits et les compagnies. ««Voyez notre cadette, -
disaient-elles entre elles, - elle a l’âme basse, et
est si stupide, qu’elle est contente de sa
malheureuse situation ». Le bon marchand ne
pensait pas comme ses filles. Il savait que la Belle
était plus propre que ses sœurs à briller dans les
compagnies. Il admirait la vertu de cette jeune
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