Page 8 - Il Gatto con gli stivali
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« Mes freres, disoit-il, pourront gagner leur vie
           honnestement en se mettant ensemble ; pour
           moi, lors que j’aurai mangé mon chat, et que je
           me seray fait un manchon de sa peau, il faudra
           que je meure de faim. »
             Le Chat, qui entendoit ce discours, mais qui
           n’en fit pas semblant, luy dit d’un air posé et
           serieux :
             « Ne vous affligés point, mon maistre ; vous
           n’avez qu’à me donner un sac et me faire faire
           une paire de bottes pour aller dans les
           broussailles, et vous verez que vous n’êtes pas si
           mal partagé que vous croyez. »
             Quoique le maistre du Chat ne fist pas grand
           fond là-dessus, il lui avoit veu faire tant de tours
           de souplesse pour prendre des rats et des souris,
           comme quand il se pendoit par les pieds ou qu’il
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